ARADEL, l’association des développeurs économiques de Rhône Alpes, organisait mardi 27 février une demi-journée d’échange sur la problématique “Quels tiers-lieux pour accompagner ma stratégie de développement économique ?”. Ocalia animait cette session de réflexion et de partage des pratiques, qui s’est déroulée au Lab01 à Ambérieu-en-Bugey.
Après la présentation d’un panel de tiers-lieux (coworkings, ateliers partagés, fablab, living lab), les participants étaient invités à présenter les problématiques de développement prégnantes de leur territoire, et le projet de tiers-lieu(x) envisagé ou en cours.L’objectif était d’identifié les enjeux de développement auxquels les tiers-lieux peuvent apporter une réponse, ainsi que les facteurs clés de succès pour la mise en place d’une offre de tiers-lieu pertinente pour chaque cas.
Les principaux enseignements transversaux qui ressortent des échanges sont les suivants :
- La communauté est centrale dans les tiers-lieux : le principal intérêt que voient les utilisateurs à fréquenter ces espaces est de rencontrer d’autres personnes aux profils complémentaires des leurs. On constate un effet de seuil en-dessous duquel il n’est pas intéressant de fréquenter un tiers-lieu, justement parce que la communauté est insuffisante.
- De ce fait, il est primordial dans les réflexions sur l’implantation d’un tiers-lieu de réaliser un état des lieux de l’existant et d’en tenir compte (il est contre-productif de créer 2 tiers-lieux trop proches géographiquement – en général, la zone de chalandise est d’environ 10/15min autour de chaque lieu)
- Les tiers-lieux se voient souvent assigner des missions de service publics : dans ce cas, il faut accepter que leur évaluation ne se fasse pas sur des critères de rentabilité uniquement, et envisager d’évaluer globalement l’impact qu’ils ont sur les territoires (ex : le pays de Murat et la Cocotte numérique).
- Une des clés pour assurer la pérennité financière des tiers-lieux (notamment en milieu rural) est la mutualisation des fonctions, afin que le tiers-lieu procèdent d’un redéploiement des ressources disponibles à budget constant, et puissent capitaliser sur les réseaux/ dynamiques déjà existants sur le territoire
La Cordée Morez est ainsi opérée par Cité Haut Jura, une association d’accompagnement au développement économique. Celle-ci était hébergée dans d’autres locaux. Son emménagement dans le coworking garantit une présence permanente (pour l’effet de seuil précédemment cité), et les compétences de l’équipe en développement entrepreneurial sont cohérentes avec les besoins des utilisateurs potentiels.
L’@telier du Pilat Rhodanien de son côté est un espace de coworking au sein d’une maison de services au public : il bénéficie ainsi de l’accueil mutualisé, et les permanences des différents organismes contribuent à l’animation du lieu. Elles viennent s’ajouter au programme “boite à outil” de formations et d’échanges organisé pour le coworking, et accessible via un abonnement – 6€/mois (ex : formations aux réseaux sociaux, information sur le statut de micro-enterprise, création d’un site internet etc.).
Cette piste de la mutualisation conduit également à s’interroger sur l’évolution des outils de soutien au développement économique : au lieu d’envisager les tiers-lieux comme un outil supplémentaire, ils pourraient être une nouvelle façon de soutenir la création et le développement d’activité, en répondant aux besoins grandissant de mutualisation et de réseau provoqué par l’atomisation du tissu économique (montée en puissance des indépendants, y compris dans les activités productives).
Cette réflexion sera peut-être intégrée à l’étude du CGET sur le coworking en milieu rural. Ocalia a en tous cas soutenu cette vision lors de son audition auprès des acteurs en charge de l’étude vendredi 9 mars.